» J’ai découvert le théâtre d’ombres en 1998 alors que je travaillais dans une école maternelle et participais à un petit spectacle présenté aux enfants. J’avais découpé les silhouettes des personnages de Maurice Sendak « Max et les Maximonstres ». En leur imprimant le mouvement derrière un écran éclairé, j’ai été surpris par l’effet produit sur les jeunes spectateurs qui jubilaient à la vue de ces petites silhouettes apparaissant en ombres chinoises.

Les années qui ont suivi, je me suis familiarisé avec cet art et je suis parti dans la province chinoise du Shaanxi, à la rencontre des dernières troupes de théâtre d’ombres en activité. J’ai ainsi été initié aux véritables ombres chinoises avec les paysans qui travaillent la terre le jour et, la nuit tombée, installés dans leur castelet sur la place du village, donnent vie aux héros de la mythologie chinoise, au rythme des gongs et des tambours. Une expérience humaine unique et inoubliable.

Pendant toutes ces années, mon travail a évolué. J’ai découvert mon attachement aux contes et à la mythologie, thèmes que le théâtre d’ombres et les marionnettes chinoises affectionnent tout particulièrement. Et bien sûr, j’ai abordé les enjeux dramatiques propres aux spectacles de marionnettes : le texte théâtral, le travail de la voix et l’approche vocale des personnages, le rôle artistique de la lumière et de la musique, la mise en scène et l’esthétique visuelle.

Les spectacles et les expériences artistiques se sont ainsi succédés en Chine, à Taiwan et au Japon, où je fais régulièrement découvrir aux enfants un peu de la culture française avec les marionnettes du théâtre de Guignol. «